Le déni – partie 2 : comment en sortir ?

 

Récapitulatif : les causes du déni

Dans mon précédent article j’évoquais différentes circonstances susceptibles d’entrainer une réaction de déni, à la fois d’ordre psychologique – l’angoisse et la souffrance profonde de l’individu, en situation d’isolement, confronté à des peurs inconscientes ainsi qu’à des conflits internes issus de l’enfance – mais aussi sociétal – l’imprégnation du virtuel dans nos vies quotidiennes, le dictat de la performance et de l’apparence, la banalisation de la violence, le travestissement de la réalité au travers des nouvelles technologies, etc… .

Nous vivons aussi au sein de nos sociétés, des rythmes de vie accélérés, dispersés dans diverses activités et occupations qui nous laissent peu de temps pour l’introspection et la réflexion en profondeur, peu de temps pour cerner l’essentiel .

Conséquences du déni

D’un point de vue intime, on ne peut rester longtemps dans le déni sous peine d’être dépossédé d’une partie de sa réalité et donc de sa vie et de sa capacité à créer et à aimer. On adopte alors un fonctionnement automatique, confortable certes parce que demeurant pour le mental dans le domaine du connu, mais aveugle à ce qui constitue l’ensemble des paramètres de notre réalité.

Du point de vue des sociétés humaines, le fait de demeurer dans le déni crée des conséquences dramatiques et d’une très large portée. Tout comme pour l’individu, ce mécanisme de défense constitue un frein sérieux pour l’évolution des sociétés et pour leurs capacités à créer et à s’adapter à des changements devenus nécessaires, voire vitaux.

C’est ce que Nicolas Hulot a nommé si justement dans son ouvrage  » le syndrome du Titanic ». Or nous savons tous ce qu’il est arrivé à ce navire considéré comme insubmersible.

Comment peux on sortir d’une situation de déni ?

– en sortant de l’isolement social, professionnel ou familial, et en communiquant sur ses difficultés présentes. Pour cela, outre des amis choisis, il existe toutes sortes de professionnels ou d’associations capables d’offrir une écoute bienveillante et de fournir des pistes de changement. Cette communication va pouvoir nous permettre de dénouer les fils de l’écheveau, de laisser venir à soi ce qui était réprimé ou non conscientisé du fait de la confiance et du soutien apportés par l’accompagnant ou les accompagnants que nous aurons choisi.

en s’extrayant progressivement de la peur , et tout particulièrement de la peur de l’échec et du changement, générée par des croyances sociales et familiales, enracinées dans l’inconscient collectif, encore très persistantes en Europe.,

– en se libérant du sentiment de culpabilité latent qui peut exister depuis l’enfance et en repérant en soi des identifications à des rôles bien précis qui ne correspondent pas à nos aspirations profondes et qui nous déconnectent de la réalité.

Pour se libérer, il faut déjà pouvoir se poser dans un espace de calme et de sécurité.

La sophrologie, la relaxation, la méditation, le yoga, le chi-gong, le tai chi, et aussi le contact avec des espaces des espaces naturels tels que les forêts offrent cette possibilité de revenir à soi, dans le calme et la simplicité. Revenir à son corps, à ses sensations, à sa respiration, pour laisser émerger une conscience nouvelle de ce qui est, en douceur et avec respect.

Le fait de prendre cette distance avec les discours intérieurs que nous entretenons quotidiennement dans notre tête avec l’illusion de tout maîtriser, va laisser de l’espace pour ce qui n’est pas encore connu, et donc pour la manifestation de notre intelligence et de notre créativité au delà des limites que nous nous étions fixées.

– en choisissant d’accepter la vérité de ce qui est à présent (aussi dramatique ou déstabilisante soit-elle) , en optant pour notre responsabilité à être et à manifester et en décidant d’accompagner le changement plutôt que de rester dans l’attentisme et la procrastination.

Cela vaut pour la dimension intime du déni mais aussi pour sa dimension sociétale, à l’échelle planétaire. concernant les grands changements à mettre en place du point de vue environnemental, économique et social.

Dans ce cadre précis, l’intelligence collective et tout particulièrement l’intelligence collective holomidale (concept développé par Jean-François Noubel, chercheur en intelligence collective au CIRI) , développée à un niveau international, de façon systématique et bienveillante- cela se fait déjà au sein des sciences participatives telles que la bio-informatique – , peut nous permettre de relever le défi et de trouver des solutions innovantes, bien plus innovantes que ce que nous sommes en mesure d’imaginer à l’échelle d’une seule société humaine, aussi perfectionnée soit elle.

Sortir du déni et affronter les réalités que nous avons vécues, que nous engendrons ou auxquelles nous participons constitue une magnifique victoire sur l’adversité et une preuve irréfutable de notre pouvoir à être et à créer, voire à nous recréer différemment. Et c’est un challenge qui nous concerne tous actuellement face à la crise de civilisation que nous traversons.

Myriam PAILLER www. Myriam-pailler.com

Ressources à consulter :

Du déni à l’amnésie

https://aivi.org/vous-informer/consequences-de-linceste/le-deni-l-amnesie.html

L’organisation sociale du déni et de la reconnaissance : atrocités, connaissance et interventions juridiques

Joachim J. Savelsberg dans « Actes de la recherche en sciences sociales » 2008/3 (n° 173), pages 111 à 118

© Myriam PAILLER – Tel : 06 14 49 60 44  // Sophrologue, relaxologue ,coach.

 

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